ARROW ET PETER
Rien ne passe sur le visage d'Arrow. Peter envie son calme, son vide tellement plus lisse que le sien qui se tortille dans le rien, dans un abysse de douleur insensée.
Et Arrow récite, sans ton, sans émotion. Il parle de devoir, d'unique, d'inébranlable. Des mots vrais, il y croit, Peter, mais pourquoi tout ça sonne si creux. Peter tente désespérément de s'en remplir, ses doigts serrent tellement les accoudoirs de son trône que les jointures blanchissent. Et ça ne comble rien ! Comme être devans la cheminée après une longue marche dans la neige, et la neige ne fonderait pas, le froid s'accrocherait, collerait à la peau jusque dans les organes. Les prunelles de Peter, d'un bleu sombre comme l'océan, tremblent.
-
... Il pensait un jour rentrer chez lui. L'expression de Peter se fait grave alors. Quelque chose le démange, il ne sait pas si c'ets irritant, douloureux, léger ou lourd. Est-ce qu'il a de la peine que Zombie veuille rentrer chez lui ? Est-ce qu'il s'en voudrait d'être celui qui enlève ? La joie ne fait plus barage aux scrupules à présent qu'elle s'est effondrée. Non, non, ce n'est pas ça, car Peter Pan est le sauveur, il est le meilleur, l'espoir de tous les enfants. Il le jure, de sa vie, il le jure.
Il ne sait même pas ce qu'il ressent.
Vérité indéniable. Vide, creuse, sans ton, sans émotion.
Peter aimerait dire oui mais Peter a la gorge nouée, il ne peut même pas respirer.
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Comme le fait qu'il pleut aujourd'hui car tu es triste et que ta joie hier tuait nos frères. Les doigts se crispent encore plus et crissent contre le bois de l'accoudoir, qu'il serre, serre comme s'il menaçait de tomber. Son visage aussi s'est crispé, contracté de douleur, de fureur, de désespoir. Mais il est ferme, tellement sombre, tellement amer. Arrow l'a blessé. Il l'a blessé deux fois.
En lâchant une réalité que Peter ne supporte pas qu'on lui renvoie : il est triste.
En le blâmant pour sa joie caniculaire, se rangeant ainsi du côté de ceux qui l'en ont dépouillé.
Son regard est noir, à présent, aussi tempétueux que les ouragans qui agitent la mer lorsqu'elle est en fureur. Le corps tendu comme un arc, il ne lâche pas la flèche des yeux. Ses lèvres sont si serrées qu'on les croirait cousues l'une à l'autre, mais elles chevrotent un tout petit peu. Cette colère-là ne réchauffe toujours pas.
Son coeur bat si fort qu'il cogne contre son thorax.
-
Lacerate ! Sharpy ! Il a crié. Son regard reste fixé sur Arrow.
Il fait un geste aux deux chefs afin de les inciter à s'approcher du trône, entre lui et Arrow.
Il déglutit enfin. Il se sent faible, fiévreux, frigorifié de l'intérieur.
-
A votre avis, quel châtiment mérite Arrow pour sa faute ? Faites-lui mal, comme il m'a fait mal.
Même si, et je ne veux pas y penser, ça ne me calmera pas.
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HERMIT & GRENOUILLE
Grenouille perdit l'équilibre et s'écroula sur le sol vaseux des Marais. Dinky venait littéralement de lui sauver la vie. Il contempla sa jambe encore engluée de vase, l'expression hallucinée, comme s'il n'était pas encore tout à fait sûr qu'il ne l'avait pas perdue. Ce ne fut qu'alors qu'il remarqua la présence de Hermit, après que Dinky se fût adressée à lui.
Il se redressa prestement, incapable de toucher la matière poisseuse qui lui recouvrait un membre tout entier. Des sueurs froides couraient dans son dos et sur ses tempes.
-
Merci, dit-il d'une voix rauque sans s'adresse à l'un des deux en particulier.
Grenouille était accablé de honte. Il s'était vu dès le commencement comme un meneur, le seul véritablement apte à guider l'expédition. Hermit et Dinky lui avaient donné l'impression, comme beaucoup de jeunes nouveaux, d'êtres faibles, malhabiles, peu débrouillards.
Pourtant, c'était lui qui s'était enfoncé dans le Marais. C'était lui qui avait failli mourir. Et c'était eux, les faibles, les malhabiles, qui l'avaient sauvé. Le rouge lui incendia les joues à cette pensée.
Il redressa la tête, sur le point de dire quelque chose, lorsque
ça se produisit.
La Brume.
La Brume qui s'infiltrait jusque dans les narines, dans la tête, dans les entrailles. Qui étouffait les sens et le regard, mais diffusait la peur, pas à pas, à mesure que le paysage se noyait dans un océan de brouillard.
On ne distingua plus rien alors. Plus les arbres, les eaux, les lueurs discrètes des fées. Rien que la fumée lente et pernieuce, pourtant étrangement soporifique. Paralysant l'âme et le corps.
Le temps s'était arrêté, le monde avait cessé de tourner. Grenouille ne voyait rien, ne sentait rien, n'entendait rien en dehors des battements lourds et agités de son coeur et sa respiration qui lui parvenait de l'intérieur. Il crut qu'il allait sombrer, tomber en lui-même.
Puis, la fumée disparut.
Elle s'en alla progressivement, mais vite tout de même, comme elle était venue. Grenouille et Hermit mirent du temps à reprendre leurs esprits. Les bruits de la nature leur parvinrent de nouveau, les lumières, les couleurs, et les sensations, qui vinrent frapper leur silhouette comme s'ils remontaient à la surface après une trop longue apnée sous la mer...
Le Funambule vacilla légèrement, se tenant la tête des deux mains.
-
Tout va bien, Hermit ? Il se sentit bête. Ce n'était que du brouillard. Rien que du brouillard... N'est-ce p...
-
Dinky ! Il se retourna de tous les côtés, les yeux exhorbités.
Hermit ! Ce... Dinky a disparu !! Ce... Cette brume, c'est ça qui l'a emporté ! Totalement affolé, il saisit les poignets du garçon et les serra avec fébrilité.
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Tu... Tu ne comprends pas ! C'était lui. C'était lui. Tout ce qu'on raconte, dans l'Arbre. La Brume, le temps qui s'arrête, et les enfants, les enfants qui disparaissent... C'est lui, Hermit. C'est l'Autre. Une larme de terreur s'écoula de son oeil pâle.
-
Il l'a emmené. On ne la retrouvera jamais. Ses lèvres tremblaient.
Ses yeux s'embuèrent.
C'était sa faute.
Comme toujours.
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CAPUCIN & SALAM
Il a vraiment cru qu'elle allait dire oui, au début. Son visage s'éclaire, ses épaules se redressent. Mais il y a un Elan Sensible d'un seul coup, et Capucin devine que Salamandre Bleue ne va pas dire oui. Capucin est un loup, il a de l'instinct.
Toujours accroupi, les bras pendant sur ses genoux repliés, il jette un regard noir, blessé et furieux, à Frère Loup. Mais le regard de Frère Loup, grave et digne, soutient le sien, et Capucin Farouche ne peut que ruminer sa colère.
Il observe en silence Salamandre monter sur Frère Loup. Il ne bouge pas. Une déchirure dans son coeur s'amorce.
"dialogue Salama"
Il ne connait pas Elan Sensible, mais il voudrait bien le mordre et le griffer.
Il ne sait pas pourquoi, c'est comme ça. Ca gronde en lui, comme le tonnerre, il n'y peut rien.
Puis, la main, encore. Il ne s'habitue pas. Ca fait frémir à chaque fois.
Capucin serre. Le tonnerre passe, repoussé aux confins du ciel par le vent que souffle Salamandre ; celui qui porte la confiance, la promesse, et même la courage. Capucin ne ressent plus le bourdonnement tendu qu'il y a en lui quand il pense à l'Anaconda les autres jours. Salamandre est comme Corneille Ardente avec ses plumes noires, un peu de magie aux bouts des doigts.
Comme il ne sait pas comment exprimer ce qui vient de le remplir, il sort de la caverne à toutes jambes et hurle à l'aube qui l'accueille :
-[color:bd56=...] AWOOOOOOOOH !
Frère Loup le rejoint. Capucin fixe encore un peu le paysage changeant, le disque lumineux naissant. Puis, sans rien dire, il monte sur son frère avec souplesse, plaque les bras de Salamandre contre son ventre.
Puis, il murmure à l'oreille de l'animal dans son langage :
-[color:bd56=...] Cours, cours plus vite que le vent, c'est ainsi que ma soeur et moi aimons voyager.
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AMNESIA & PETER
Amnesia l'étonnait de seconde en seconde.
Elle avait cette façon de reconstruire le monde qu'il prenait pour acquis, puisqu'après tout, ce monde, c'est lui qui l'avait bâti. Elle lui apprenait ainsi avec un naturel déconcertant que sa fameuse cité aquatique possédait d'autres noms, des noms dont il n'avait pas connaissance. Amnesia possédait un
savoir de l'imaginaire et cela le subjugait tout à fait.
Du fait qu'Amnesia se mettait sérieusement à impressionner Peter, Peter s'en trouvait confus et parvenait de plus en plus difficilement à prendre les devants.
-
Un temple... Oui, oui bien sûr il y a un temple. répondit-il en faisant quelques pas.
En vérité, il n'en savait fichetrement rien.
A l'intérieur de la cité, la pression de l'eau disparaissait. On pouvait se déplacer presque aussi légèrement que sur le sol terrestre. Pour autant, on continuait de croiser des poissons, des hippocampes et des requins qui circulaient tout aussi librement. Ce jour-là, aucune sirène ne se montrait, une exception qui en disait long sur le danger qui dormait au sein de ces pierres antiques.
Intimidé mais baîlonné par la bravoure inébranlable de sa compagne, Peter Pan marcha d'un pas résolu à travers les chemins dallés. Amnesia, elle aussi, évoluait avec une détermination tranquille - tranquille en effet, et c'était là toute la différence qui la démarquait de celle de Peter. Le petit roi ne craignait pas les profondeurs de l'océan. Les sirènes l'aimaient - du moins était-il convaincu qu'il s'agissait là d'une grande généralité - et il nageait fort bien. Mais ainsi surplombé de voutes, de colonnes et de façades austères tout au fond de l'eau, seul son orgueil l'empêchait d'admettre que tout cela avait des airs de cauchemar. Il sentait son coeur battre fort en lui, mais il l'ignorait. En outre, l'excitation n'était pas morte, elle vacillait parfois mais luisait encore au fond de ses pupilles.
"dialogue Amnesia"
-
R'lyeh... Il écouta attentivement Amnesia, s'imprégnant de ces paroles importantes.[/color] Alors... Peut-être que nous sommes dans un rêve.[/color]
Après tout, il n'avait aucune idée de comment faire la différence.
Mais soudain...
-
LA ! C'EST LUI ! Son bras se tendit dans une direction rendue floue par les abysses qui les emmitoufflaient. Au loin, entre deux ombres de façades en ruine, avançait une ombre plus baste encore. Elle se rapprochait, se rapprochait, se rapprochait, émettant des sons étranges et profonds que la cité reproduisait en écho.
Les deux enfants fixaient l'ombre mouvante qui nageait sur eux, hallucinés.
Mais lorsque la silhouette se révéla, il s'avérait qu'il s'agissait d'une baleine bleue. La chose était colossale, mais leur imaginaire fouetté s'était attendu à tellement plus monstrueux qu'elle leur sembla bien modeste.
A peine, toutefois, eurent-ils le temps de se laisser aller au soulagement, car un étrange son guttural, comme un cri de rage, de douleur, un appel qui n'avait pas seulement rien d'humain mais rien qui pouvait se rapprocher de la moindre créature terrestre, retentit des profondeurs. Les ruines qui les entouraient tremblèrent de peur et quelques morceaux de pierre poussiéreux leur tombèrent délicatement sur la tête.
Les enfants se regardèrent et leur regard disait : c'est lui. C'est Cthulhu.
*
Peter se retourna lentement vers l'édifice dans son dos. C'était effectivement un temple, encadré d'énormes statues représentant des gardiennes sirènes, casquées et munies de tridents. Une façade à colonnes rappelant la devanture des monuments grecques débouchait sur une obscurité totale et inquiétante. Tous deux savaient que le son était sorti de cette bouche noire et profonde.
Peter, sans quitte des yeux la bâtisse, attrapa la main d'Amnesia.
Le goût de l'aventure en lui tentait d'accrocher un sourire à ses lèvres, mais le sourire tressautait sous la puissance tout aussi effective de la peur qui le tenaillait.
Ils marchèrent, lentement, sans un mot, sans un mouvement brusque, comme des automates attirés par quelque signal mystérieux.
Une fois à l'intérieur, l'obscurité ne se dilua guère et ils durent se placer l'un derrière l'autre et tater le mur pour ne pas risquer une chute mortelle que la faible pression de l'eau n'aurait pu empêcher.
A un moment, tout en progressant à petits pas dans le noir, Peter voulut dire à Amnesia d'appuyer son autre main sur son épaule, mais il se rendit compte que sa voix restait bloquée dans sa gorge. Il prit alors la main de la Dormeuse et la plaqua dans son dos. Les doigts étaient tout froids. Les siens aussi.
-
Regarde... parvint-il à souffler au bout d'un moment.
A quelques mètres, une lueur verdâtre émanait d'un endroit plus bas.
Ils s'approchèrent, toujours à demi aveuglés par l'obscurité.
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Attention ! Peter plaqua son bras contre le torse d'Amnesia.
Il lui fit signe de se taire, car une litanie bizarroïde s'échappait d'un étage inférieur. L'éclat verdâtre, que diffusait des feux follets marins posés sur des coupes, leur dévoila alors le spectacle qu'ils avaient si vaillament quêté, sans avoir pu concevoir l'étendue de son horrifique masjesté.
Devant eux, à deux pas à peine, le sol s'éventrait sur un puits gigantesque, de largeur comme de profondeur. Au sein de cette cavité, on ne distinguait que les éclats verts, mais une masse semblait remuer faiblement. Une masse d'où leur parvenait les sons étranges, cosmiques. Peter plissa les yeux, mais on ne distinguait toujours rien.
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Tu le vois, Amnesia ? murmura-t-il, le souffle coupé.
Ils s'étaient accroupis pour mieux regarder par dessus le bord.
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Est-ce... Est-ce que c'est lui. Mais il connaissait la réponse.
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MINI EVENT
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Laissez passer ! La fille, coiffée d'un casque et munie d'une lance, se fraya un chemin parmi les enfants affairés. Ils s'écartèrent mollement de son chemin en chuchotant sur son passage. Ce chemin semblait d'ailleurs la mener droit vers la Maison Sous Terre, repère de Peter Pan.
*
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Tu es sûre ? Peter darda sur la Sentinelle un regard intense, la corps raide et l'expression maussade - comme chaque jour depuis la fin de la Canicule - tandis qu'il la toisait du haut de son trône.
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Affirmatif, sire. Ils sont à la Rivière dans la zone de la Jungle, au croisement du chène doré, là où vivent les loutres ailées. Une expression indéchiffrable traversa le visage du roi.
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Sont-ils nombreux ? Elle hocha la tête.
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Sont-ils armés ? Elle hocha la tête.
Et dans un murmure d'où suintait une excitation un peu lugubre :
-
Hook est-il avec eux ? Elle hocha la tête.
Parfait.
*
Peter Pan avait convoqué une assemblée. Ses sujets entouraient l'estrade d'où il clamait son discours, tâchant avec succès d'échauffer les coeurs qui, il y a quelques lunes encore, souffraient et mourraient par sa faute.
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Hook est là, avec ces sales brutes de pirates ! Ceux qui nous massacrent à chaque occasion, ceux qui nous capturent, nous torturent, nous assassinent ! Qui veut prouver sa vaillance et partir au combat ? Qui veut montrer qu'il est digne d'être un guerrier ? C'était bien étrange de voir ce bout d'homme, devenue tout bleu, tout givré, s'égosiller de la sorte à l'instar d'un chef de guerre. C'était encore plus étrange de constater l'effet que ses élans provoquaient dans les âmes de ses Perdus, qui scandaient son nom, acclamaient ses paroles et levaient leurs bras en poussant des cris bestiaux. Même les plus petits n'échappaient pas à la fièvre collective.
Pourtant, ce jour-là, il n'y avait nulle joie dans la voix de Peter Pan. Nul goût du romanesque, nul esprit noble, rien que l'amertume, le désir de sang, le besoin de violence. Se venger, se défouler, sur ceux qu'il était si facile de détester.
Un sourire dénué de toute légèreté, mauvais, sordide, étirait ses lèvres alors qu'il se laissait enfler par les hurlements de la foule.
*
Bow incita Peter à n'autoriser qu'une participation modérée à l'embuscade. Le Grand Arbre devait continuer de fonctionner. Peter, s'il avait perdu de son alégresse palpitante, demeurait attaché aux valeurs de justice. Le nombre d'enfants perdus égaleraient celui des pirates.
Les combattants furent tirer au sort, et Peter ordonna à certains enfants de se joindre à la bataille - soit parce qu'il les jugeait d'une utilité quelconque, soit par pur caprice.
Des armes furent distribuées. Des peintures de guerre, rouges, furent déposées. Chacun se prépara au combat, sur son corps et dans sa tête. Lorsque le bataillon fut paré, Peter se mit face à eux et les regarda un à un. Il brillait dans son regard un éclat anormal.
-
Allez-y, suivez la Sentinelle et prenez les à revers, sans jamais vous trahir. Ne soyez pas lâches et affrontez-les sans retenue. Faites couler leur sang. Acharnez-vous sur leurs cavadres. TUEZ-LES ! Certains, peut-être, avaient senti comme le ton de l'Enfant Roi était différent. A quel point, même pour lui, cela ne ressemblait plus à un jeu.
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CIEL & DUDE
Ciel éprouva une pointe de fierté lorsque Dude s'intéressa à son épée. Mab la lui avait offerte, prétenduement pour qu'il se perfectionne dans l'apprentissage de l'escrime, mais Ciel devinait que c'était davantage pour combler la faille qui fissurait son amour-propre chaque jour un peu plus... Une épée, cela procurait une sensation de force, de prestance, toutes ces valeurs dignes d'un prince dont lui demeurait, pour toujours... indigne.
Cela étant, il aimait son épée et se prenait souvent au jeu : lorsqu'elle était à sa ceinture, lui-même se sentait plus fort. Il ouvrit le petit coffre qui renfermait l'instrument au fond de sa planète et courut à l'entrée, le visage rayonnant à l'idée de dévoiler son trésor. Il avait certes bien changé depuis qu'il avait quitté le château, mais ses petits élans d'orgueil se frayaient toujours un chemin jusqu'à lui de temps à autre...
Mais son enthousiaste galopant se fana quelque peu lorsqu'il découvrit l'expression changée de son ami. Le Chevalier Dude avait l'air contrarié, ailleurs, presque hanté par quelque noire pensée, et Ciel ne s'attendait pas à découvrir telle expression sur son visage si confiant, si résolu.
Ses propres traits s'affaissèrent doucement, et ses deux paumes tendues soutenant l'épée, s'abaissèrent elles aussi.
-[color:bd56=...] En ce pays, il y a toujours des choses à combattre. dit-il, un peu sombrement.
[i]Parfois même, cette chose n'est rien que nous-même.[/color]
-[color:bd56=...] Pardon, je vous ai tout assombri. Parfois, quand on pense à chez soi, un trou nait en nous et la mélancolie nous attrepe subitement. Cela peut faire très mal. Je crois que c'est une chose qui s'appelle un regret. Je trouve ce mot triste, il sonne comme un faux accord.
Ainsi Ciel se sentit soudain fort triste, car les fées sont si petites qu'elles n'ont de place que pour un sentiment à la fois.
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